La ville de Namur et son service du Patrimoine ont commencé en 2013 la restauration de l’hôtel de Grœsbeeck-de Croix. À cette occasion, le service de la Culture a entamé une réforme de fond du musée des arts décoratifs, hébergé par l’édifice.
Pour fêter ses 80 ans en 2016, c'est une véritable refonte muséographique que le musée s’apprête à vivre, l’inscrivant ainsi dans notre siècle et ses obligations, en matière de partage des savoirs avec le plus grand nombre notamment. Il s’agit de valoriser la plus riche collection d’arts décoratifs du XVIIIe siècle accessible au public dans notre pays. Le raffinement de sa présentation, qui faisait la réputation de l’institution, sera accentué en gagnant en cohérence et en élégance. Deux axes orienteront la visite : l’évolution des styles et l’art de vivre des grandes familles. L’ouverture de trois nouvelles salles (alcôve religieuse, salon Empire et salon Napoléon III) permettra au public, à travers les Beaux-Arts, le décor et le mobilier de s'imprégner de manière sensorielle et plus vivante des modes des XVIIe au XIXe siècles.
La stratégie, à travers les peintures et cartes des sièges militaires vécus par les Namurois au XVIIe siècle, invitera à la visite du plan en relief et à celle de la citadelle, également gérés par la ville. Si les sciences, la philosophie, la littérature et les voyages illustreront la vivacité intellectuelle du siècle des Lumières, les Beaux-Arts, la musique et les arts décoratifs témoigneront de la créativité tant des artistes namurois qu’étrangers. L’art de la table, l’hygiène, le divertissement, le jeu, l’intimité, la place de la femme contribueront, eux, à saisir la modernité de cette société.
Un mobilier design et actuel permettra aux visiteurs de goûter aux joies du luxe d’antan en s’exerçant à l’art de l’écriture, à la broderie, aux jeux de société anciens et à la lecture. Il facilitera l’intégration en douceur, au gré d’expositions temporaires entre autres, des arts décoratifs des XXe et XXIe siècles. La sculpture cinétique Le Banc, de Johnny White, récemment acquise par la Ville de Namur, prendra par exemple place dans la cour de service, prochainement couverte d'une haute verrière de style actuel.
Un étiquetage trilingue, des multimédias informatiques multilingues, un guide du visiteur, des carnets pédagogiques en ligne et des animations ludiques complèteront l’offre didactique des visites adaptées aux enfants, aux jeunes et aux adultes. Les goûters d’anniversaire si chers aux bambins, qui décernèrent au musée le Prix du musée préféré des enfants en 2010, bénéficieront d’une vaste nouvelle salle pédagogique, modulable en auditorium de 80 places. L’accès au rez-de-chaussée sera adapté aux personnes à mobilité réduite tandis que des outils accompagneront la visite des malentendants ou malvoyants. La prise en charge des personnes mentalement perturbées est une autre piste d'investigation.
Les scientifiques et les restaurateurs ne seront pas oubliés puisqu’une bibliothèque avec catalogue en ligne, une photothèque ainsi qu’une salle de travail leur seront accessibles. Dans le même ordre d'idées, les collaborations avec les institutions d'enseignement et de formation seront accentuées. L’extension des expositions temporaires à la chapelle des Bateliers, contiguë au musée, permettra des événements communs avec le futur Musée archéologique voisin. Une boutique occupera les anciennes écuries, tandis qu'un restaurant sous verrière est en cours de construction à l'emplacement des serres, disparues, de l'édifice. Enfin, l’exploitation du jardin – qui fête ses 75 ans en 2014 – ainsi que de la cour vitrée latérale et des deux courettes intérieures sera l’occasion de confronter tout en harmonie l’art actuel et le design aux arts anciens.
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